La guerre des graines.

 

 

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Sur France 5, le 27/05/14, un reportage de Stenka Quillet et Clément Montfaur produit par ON Y VA média en collaboration avec France télévision et TV5 monde, producteur John Paul Lepers, évoque ce qui se trame depuis des décennies au sujet des graines qui sont la base de notre alimentation et le maillon capital dans le développement de l’humanité.

L’échange libre des graines existe depuis 12000 ans, c’est une pratique ancestrale mise en péril par les géants de la chimie (5 multinationales : Monsanto, Bayer, Pionner, Limagrain, Syngenta). Ils sont devenus des producteurs de semences et contrôlent la moitié du marché, leur but est de devenir propriétaire des graines (privatisation). A l’origine ces semenciers étaient des fabricants de mort ( Zyklon B ou Gaz moutarde pour Bayer, Agent orange pour Monsanto ). Après les guerres,  ils se sont convertis en producteurs d’insecticides, d’engrais chimiques et de semences OGM.

Le GEVES  ( Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences ) est un groupement se disant d’intérêt public, organisme officiel unique en France assurant l’expertise sur les nouvelles variétés végétales et l’analyse de la qualité des Semences. Il est constitué par l’INRA, le Ministère en charge de l’Agriculture et le GNIS. Un catalogue français des espèces et variétés existe, il regroupe 6000 variétés appartenant aux 5 géants de l’agrochimie, le tout contrôlé et breveté. Après la guerre, l’INRA conseille au gouvernement français de sélectionner les variétés les plus rentables et d’oublier les autres, ce qui conduit les paysans qui géraient les semences a être écartés par les semenciers qui veulent créer une forme de propriété sur celles-ci. Les agriculteurs se retrouvent à payer des royalties sur leur récolte sans pouvoir resemer leur production et les obligent à racheter de nouvelles semences.

En effet, il est impossible de resemer des variétés hybrides l’année d’après. Le maître mot des OGM est la productivité, le clonage et le rendement au détriment de la biodiversité. C’est un mariage contre nature de la chimie et des graines, les semences qui sont la vie sont aux mains des fabricants de mort ( C’est Antinomique pour ne pas dire contradictoire !!). Ils argumentent en annonçant vouloir sauver et nourrir la planète alors que leur but n’est que faire des profits sur le dos des paysans et contre la biodiversité.

Il faut savoir que 95% des variétés inscrites au catalogue sont hybrides donc stériles ( ne peuvent pas être replantés )et cela rapporte très gros aux géants de la semence.

D’après Monsanto, les agriculteurs ont le choix entre les semences fermières et les semences hybrides mais il est difficile pour ces mêmes paysans de trouver des semences de ferme car la majorité sont aujourd’hui pour la plupart hybrides.  La position dominante des semenciers fait craindre un monopole donc un danger pour la sécurité ou souveraineté alimentaire de notre pays. Si monopole il y a, il sera facile d’imposer l’utilisation d’OGM aux pays qui défendent leur indépendance alimentaire face au système industriel de la malbouffe qui à la main mise sur le garde-manger du monde.

 

Kokopelli.

 

Kokopelli :  ( Fondateur & président : Dominique Guillet ) Cette association se consacre, depuis 1999, à la protection de la biodiversité alimentaire, à la production de semences issues de l’agro-écologie, elle distribue des semences issues de l’agriculture biologique et biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère

 

Visiter le site de l’association Kokopelli « les semeurs de vie »

via ce lien : http://kokopelli-semences.fr

 

C’est une solution, planter des « semences population » (non inscrites au catalogue donc libres de droit) pour être autonomes. Cela implique l’interdiction de les vendre, de les donner ou les échanger. Kokopelli qui fait pousser ces graines libres de droit les distribue, les échange, les vends aux agriculteurs, ce qui leur vaut d’être assignés en justice pour concurrence déloyale par  les multinationales des biotechnologies.

Bruxelles veut imposer des lois pour l’uniformité des semences et l’inscription obligatoire dans le catalogue Geves. C’est une forme de protectionnisme des grands groupes et cela tue le monde paysan, ce projet de lois protège ces mêmes groupes au détriment de la biodiversité du monde agricole.

La France par l’intermédiaire de cette association se retrouve au centre des débats mondiaux. Il faut comme en Inde, introduire la notion de droit des fermiers ( Conserver, échanger, améliorer et vendre leur graines doit être un droit inaliénable, les graines sont un bien commun de l’humanité !! )

 

Blé & Coquelicot par Potolive.

Blé & Coquelicot par Potolive.

 

 

En Inde, les agriculteurs ont payé le prix fort avec l’ouverture des frontières au commerce international, Monsanto y  introduit le Coton OGM ( Coton BT ) et 200 milles paysans se suicident car ruinés, ils devaient acheter leur semences sans pouvoir les replanter, le rendement n’étant pas au rendez-vous, ils ne pouvaient ni rembourser leurs dettes ni racheter de quoi resemer.

Vandana Shiva est devenue le symbole de la lutte contre les industries semencières, elle plante des semences fermières et les donne aux agriculteurs par l’intermédiaire d’une banque de graines ( 600 variétés de riz, 190 variétés de blé ). Elle nous explique que l’on a le choix entre la guerre et la paix, l’abondance et la rareté, les maladies, les toxiques et la santé. ( Propos tenus devant la commission Européenne à Bruxelles )

 « La solidarité, le pouvoir de la base et l’autogestion sont la réponse à la survie des agriculteurs et des semences libres de droit, il faut lutter contre l’esclavage des graines. » (Vandana Shiva)

Des prises de conscience se développent pour la liberté des graines et contre le fichage et la privatisation du vivant. Revendiquons le sens désobéissant même si l’on se retrouvent hors la loi, car ces mêmes lois favorisent la disparition de notre biodiversité. Actuellement, 75% des graines cultivées ont disparues de la surface de la planète.

Réserve mondiale des semences : Sur l’île de Spitzberg, un bunker ( Le Svalbord seed vault ) a sauvegarder l’ensemble des graines de la terre, 800 milles échantillons différents venus des quatre coins de la planète (une arche de Noé végétale). Une belle escroquerie des multinationales car ce sont des semences mortes qui ne repousseront plus, elles permettront aux grands laboratoires de travailler génétiquement et de déposer des brevets sur des semences déjà existantes. A la base, c’est une très bonne idée mais dans l’application cela se résume à un coffre fort au service des géants de l’industrie agroalimentaire.

Semences paysannesGuy Kastler est membre de la confédération paysanne, l’un des principaux syndicats agricoles français. Il a par ailleurs participé à la création du réseau semences paysannes , un réseau prônant l’adoption de nouvelles pratiques agricoles basées sur l’autonomie semencière.

 « On a produit plus avec moins de paysans, mais peut être qu’aujourd’hui il faut produire mieux, avec plus de paysans » (Guy Kastler)

 

Retrouver toute l’actualité de la guerre des graines sur le blog  :

http://blog-guerre-des-graines.fr

Conclusion : On a pas besoin de fertilisants chimiques ni de pesticides. En maintenant la richesse de la terre, de la biodiversité, on évite les engrais et les sols sont plus fertiles que dans les fermes chimiques. La diversité vivante des champs contrôlent les maladies donc il n’y a aucun besoin de poison tueur d’abeilles ou d’autres espèces comme les escargots ou les grenouilles qui sont des indicateurs de santé de notre terre.

Vas t’on déboucher sur une guerre entre les états qui veulent garder leur souveraineté alimentaire et les semenciers ? Heureusement, il existe plus d’1 milliard d’agriculteurs sur tous les continents, ils sont les possibles défenseurs de l’indépendance alimentaire et des graines fermières non hybrides.

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